ACTE I
Scène 1
NARRATEUR :
Nous sommes chez les Martel dans une ferme de la campagne Beaugeoise. Cela pourrait être chez
vos grands-parents, chez votre voisin, votre patron ou votre employé. Une famille comme les autres ? Peut-être pas tout à fait. Gaston, le patriarche a vu mourir son père de la tuberculose après la guerre de 1914, il a
fait prospérer la ferme avec sa femme Augustine. Les années ont passées et c'est bien le plus naturellement du monde qu'ils ont accueilli Yvette quand leur fils l'a épousée. Enfin le plus naturellement du monde pour
Gaston, parce qu'Augustine, elle, ne voyait pas ce mariage d'un bon œil, pensez donc, une belle fille comme ça, cela n'apporte jamais rien de bon.
T.S.F. (les informations)
Nous sommes le 06 juin 1945, un an s’est écoulé depuis le débarquement sur les plages normandes.
Les MARTEL sont à l’écoute des informations, la T.S.F. posée sur le meuble de la cuisine, est à coté du
fauteuil de la grand-mère qui dort.
T.S.F. (les informations)
A l’heure de la capitulation allemande, ils sont deux millions, prisonniers en
Allemagne depuis cinq ans, ils attendent ce
moment où les portes des stalags et des oflags (pour officiers) s’ouvrent sur la liberté.
Le rapatriement s’organise : 1 3OO OOO prisonniers vont être ramenés en France dans 1 690 trains. A Paris, Henri
Frenay, fondateur du mouvement
“ combat ” a été nommé commissaire aux prisonniers et déportés avec ceux du nouveau secrétariat général que dirige François Mitterrand. Ajoutez à cela le dévouement de la croix
rouge et de diverses bonnes volontés.
Gaston est assit à table, sur laquelle il y a une bouteille de rouge. Le verre à la main il commente, il bougonne, on ne comprend rien à ses propos, tout ce qu’on voit, c’est
qu’il n’est pas content, une bribe de phrase, la guerre de 1914.
GASTON--Les soldats s'sont pas déculottés, ils s’sont défendus, ils s’sont pas fait prendre comme des bleus.
Pierre a dix ans, Juliette quinze
Pierre et Juliette sont à l'autre bout de la table, Yvette se coiffe et se regarde dans une glace, elle se fait un chignon, se parfume et ajuste sa robe. Tout à coup le
mari entre en scène dans son vieil uniforme froissé et élimé. Il a encore l’allure d’une armée en déroute, il jette son sac à terre, et s’élance dans les bras d’Yvette qui reste interdite.
ANTOINE - C’est
fini, on est libre ! On m’a déposé au village. C’est l’été ! On va labourer, semer, récolter, l’année sera bonne, j’en suis sûr. Il y a du boulot. Le père, la mère, j’suis rentré, ça va aller maintenant.
Le grand-père sert un verre à Antoine, le prend dans ses bras et le serre très fort.
Antoine, desserrant l’étreinte, s’avance vers Augustine, sa mère, qui le regarde, inerte.
ANTOINE-LA MÈRE ! LA MÈRE ! T’es malade ?
YVETTE-Elle n’cause plus, le docteur a dit que c’était bientôt fini.
Antoine s’agenouille et embrasse sa mère, il sert les poings et, se redressant brusquement :
ANTOINE-JUSTINE ! ! ! T’es devenue une très belle jeune fille, on pourra bientôt t’marier ! T'as un galant ?
JUSTINE-Papa... Tu t’moques de moi.
ANTOINE-Et toi mon garçon, ça va ? ( en lui frottant les cheveux )
Pierre sourit à son père, mais ne dit rien. Il est content de le revoir mais il l’impressionne dans son uniforme.
ANTOINE-Yvette, viens
avec moi, on va aller voir la parcelle du coté du moulin (regardant les enfants ) on va tous s’y mettre.
Yvette et Antoine sortent, Justine prend un ballot de linge posé à côté du fauteuil de la grand-mère et sort
derrière eux. Gaston boit un coup de rouge à la bouteille devant Pierre qui baisse la tête.
GASTON-Viens là !
Pierre s’approche, Gaston en lui caressant la joue, le prend sur ses genoux.
GASTON--Tu n’dis rien sur notre petit secret ou j’te fous dans le puits ! Tu sais bien qu't'es mon petit-fils préféré, allez petit gars, vas au poulailler, tu prends la grosse poule jaune, c’est une bonne
pondeuse. Mais… C'est pas tous les jours que son fils revient de la guerre.
Pierre sort, le pépé reboit un coup à la bouteille, et sort à son tour. Augustine se lève regardant autour d’elle complètement perdue, elle
se dirige vers le buffet.
AUGUSTINE-Bah ? Pourquoi qu’tout est à l’envers là-dessus ? C’est encore la Yvette, elle n’sait rien faire celle là ! J’y avais dit à mon gars que c'était pas une fille à
marier ! Mais… Elle y a fait tourner la tête LA BOUGRE ! HAAAAAA … Elle est maligne, elle a ben vu qu'y avait des sous chez nous ! Elle savait y faire avec les gars, tous ceux du village y tournaient autour,
collés comme des mouches à un pot de confiture. J’ai ben vu son manège moi, à montrer ses gambettes... Et ses grosses mamelles, que si t’y avait tiré l’lait, elle en aurait eu plus que la “ Fleurette ”, pauvre bête. La
Jeannine, ça c’était une brave fille, pis solide avec ça, à tirer sur la charrue. Elle n'avait pas les deux pieds dans le même sabot. C’est le boulanger qui l'a mariée. Mais moi j’vous l’dis,
ELLE AURA PAS MES SOUS LA YVETTE !
Augustine retourne s’asseoir. Yvette entre en scène, le chignon défait, la jupe tournée, elle s’arrête net et regarde autour d’elle.
YVETTE-HA ! NON LA
VIEILLE ! Tu n’vas pas recommencer ! (Prenant une ficelle dans le buffet elle s’avance vers Augustine). Tu vas te t’tenir tranquille oui ? Et en plus t’as pissé vielle peau ! Et ben t’y reste, ça
t’apprendra.
AUGUSTINE-Elle n’va pas m’attacher ? La dernière fois j’suis restée toute la journée dans mon fauteuil ! Gaston, au secours… Hooo… Gaston viens m’aider ! Arrête, tu m’
fais mal !
Elle avance sa tête avec les yeux écarquillés, regardant Yvette.
--T’es LAIDE ! T’es LAIDE ! T’es LAIAIAIDE ! Tu peux bien m’faire d’la misère, t’auras pas mes sous, j’les ai planqués
dans le mur ! T’AURAS RIEN !
YVETTE-Arrête de m’ regarder comme ça, on dirait une vieille chouette !
AUGUSTINE -Vieille chouette toi même ! Tu vas m’lâcher sale peste !
Punaise , j’ pisserai dans mon lit ! Gaston au secours, Gaston...
Scène II
YVETTE-Justiiine ! Justiiine ! (Justine entre...) Vas m’ chercher d’l’eau.
Justine sort, Yvette commence à éplucher des pommes de terre, Justine re-rentre avec un seau.
-Mets-la dans l’pot à bouillon et fais là chauffer, tiens, prends l’couteau et viens m’aider, j’mettrai une part
de coté ; t’iras la donner au maître tantôt.
JUSTINE-Il va y avoir du monde, les cloches ont sonné tout à l’heure quand j’étais au lavoir pour accueillir les soldats, papa y est parti, il a pris la bicyclette.
YVETTE-T’iras à pied ! Tu diras au maître que je veux le voir.
JUSTINE-Je passe le certificat d’études à la fin du moi, il faut que je révise.
YVETTE-Avec tous les cours qu’y t’a donnés le maître tu devrais être la
première, j’espère bien que tu vas l’avoir ton diplôme !
JUSTINE-Oui bah ! Il n’y a pas que moi qu’ai eu des cours !
YVETTE-Qu’est-ce que tu veux dire ?
JUSTINE-Papa est là maintenant, j’prendrai moins de cour.
YVETTE-T’es une ingrate ! Tu comprendras à quel point j’me suis sacrifiée pour toi.
JUSTINE-SACRIFIEE POUR MOI ! ! ! Non mais qu’est-ce qu’il ne faut pas
entendre ! Quand j’t’ai dit que l’grand-père m’tripotait, t’as pas voulu m’croire. Et maintenant, c’est à Pierre qu’il s’en prend. Si tu crois que j’le vois pas avec son air vicieux, ça m’donne envie de vomir. Tant
qu’il s’en prenait qu’à moi, j’ai rien dit, à présent c’est à Pierre qu’il fait des choses dégueulasses, évidement toi, tu préfères ne rien voir, ça t’arrange bien.
YVETTE-TAIS TOI ! ! Ou j’te mets au couvent comme ta cousine Berthe.
JUSTINE-BAH ! Voyons, c’est tellement plus simple, les filles enceintes, les secrets de famille, ET HOP ! ! Au couvent, ni vu ni connu. En fait, tu
aurais bien trop honte que la vérité sorte au grand jour, qu’est-ce qu’on dirait au village ? Et puis de toute façon, t’es bien trop occupé avec l’instituteur.
YVETTE-J’ t’interdis de me parler comme ça, t’as pas le droit de m’ juger. Mets la table et TAIS TOI !
Pendant que la fille met la table, Yvette s’installe pour faire manger Augustine.
YVETTE-Allez mémé, ouvre la bouche.
AUGUSTINE-Non, j’ai pas faim.
Yvette lui ouvre la bouche de force.
AUGUSTINE-C’est pas bon, j’suis sur qu’t y mets d’la mort aux rats.
YVETTE-T’es vraiment sale, tu l’fais exprès vieille chouette ?
AUGUSTINE-BERK ! BERK ! BERK !
Yvette enlève la serviette brutalement.
YVETTE-Tu mangera mieux ce soir !
AUGUSTINE-J’mangerai pas, et en plus j’ferai caca aussi !
Scène III
Antoine entre en scène, avec ses bottes, son vieux pantalon, et une grande chemise de coton bleu.
ANTOINE-HUMM ! J’AI FAIM !
Augustine reconnaît son fils, qui porte maintenant ses vêtements de la ferme.
AUGUSTINE-Mon fils, mon fils, t’étais où mon petit ?
Antoine enlève ses bottes et regarde sa mère.
ANTOINE-Pourquoi qu'elle est attachée la mère ?
YVETTE-C’est pour pas qu’elle tombe.
AUGUSTINE-MENTEUSE ! Antoine au secours, viens m’détacher, elle est méchante, elle m’fait mal.
Antoine s’assoit à table, ouvre son couteau, prend le pain qu’il coupe.
YVETTE-C’est du pain qu’on garde pour
les grandes occasions, ou le dimanche pour l’curé, c’est la Jeannine qui m’l’emporte contre des œufs.
Gaston se sert à boire, et boit.
ANTOINE-Il reste encore du vin à la cave ?
GASTON-Oui, j’ai enterré
les bouteilles pour pas que les boches nous l’piquent : trois cents de rosé, cinq cents de rouge, deux cents de blanc, mais il n’y a plus rien dans les fûts. J’ai mis la grosse barrique, tu sais, celle où y a la
gniol, dans le fond, sous le tas d’charbon. Et puis il reste trois ou quatre andouilles, un bout de jambon, des pots de rillettes sous notre lit. Quand les boches sont venus, on avait mit la Augustine dans le lit pour
pas qu'ils y aillent.
ANTOINE-Ils sont où les bœufs ?
YVETTE-On les a tué pour échanger la viande contre du sucre et de la farine. J’ai gardé la fleurette pour le lait, comme ça, on a du beurre. Les chevaux, il y a
bien longtemps qu’on nous les a pris.
ANTOINE-Et l’père Grégoire, il a toujours son âne ? J’irai tantôt lui demander pour commencer les labours. Il faut se dépêcher pour commencer à semer le maïs, c’est déjà
presque trop tard. On va avoir besoin de bras. Sur la parcelle du moulin j’y mettrai du blé. Mais j’y pense, elle est où la charrue ?
YVETTE-Elle est dans la grange, ta mère, avant qu’elle tombe malade, elle s’est
assise dessus, et puis elle gueulait : Y AURONT PAS MA CHARRUE LES BOCHS !
Antoine s’accoude à table, baisse la tête qu’il prend dans ses mains.
ANTOINE-J’ai cru que j’reviendrai jamais, tes lettres
me faisaient t’tenir, et puis plus rien. Quand on a été dans les fermes, pour travailler dans les champs, j'ai plus reçu d’nouvelles. Heureusement, j’suis tombé dans une famille sympathique, j’travaillais dur, mais la
soupe était chaude, j’ai souvent pensé à vous, j’m’ demandais si vous aviez assez à manger.
YVETTE-J’ai jamais cessé d’t’écrire, toutes les semaines, je postais l’courrier moi-même, et puis j’étais
fatiguée. En plus du boulot à la ferme, j’devais aller à l’usine pour fabriquer des pièces pour l’armement, j’ai travaillé douze, treize heures par jour. La ferme, ta mère malade, l’usine, la chaîne, et ton père
toujours rond comme une queue de pelle. Heureusement qu’ les gosses étaient là. On a fait la parcelle de moulin, c’est la meilleure, la première année et puis, les allemands ont réquisitionné tous les chevaux même ceux
des voisins.
ANTOINE-Putain de guerre ! Quand on nous a fait prisonnier, on nous a expédiés dans des camps, des blocks entourés de barbelés, avec des hauts miradors, au moindre bruit les gardes sortaient avec leurs
chiens, les projecteurs balayaient le camps. Les baraques etaient en bois, le toit, des toiles goudronnées. On dormait sur des couchettes de paillasses sur des lits superposés sur trois étages. On n’pouvait pas
s’asseoir sans se cogner la tête. La table était au milieu, une longue table avec des bancs de chaque coté. On avait quand même un poêle. On jouait aux cartes, il y a des gars qui sont devenus fous. Il y avait un
avocat, un notaire, un boucher. Tiens, il y avait aussi l'instituteur, ah, celui là, un chic type, il nous faisait la classe. Moi compter, j’ai jamais eu de problèmes, alors il m’faisait faire des dictées, ça
tuait le temps.
JUSTINE-Et bien, cela vous faisait un point commun avec maman.
YVETTE-Va chercher l’vin à la cave toi, grande bécasse, tu vois bien qu’il n’y en a plus, le pépé y va encore gueuler, et puis t’aideras
ton frère, il n’doit pas s'en sortir avec sa poule.
Justine sort, en maugréant. Yvette s’approche d'Augustine.
YVETTE-Alors mémé, ça va ? Tu veux un coussin dans ton dos ? Elle n’a rien voulu manger, elle n’est pas
bien, la pauvre, veux-tu ton tricot ? T’as froid ? Tu veux une couverture ? Ca fait trois ans qu’elle est comme ça pauvre Augustine, elle était tellement forte, vaillante, toujours le cœur à l’ouvrage, même son tricot
elle n'sait plus quoi en faire.
Yvette lui donne son tricot. Augustine prend une aiguille et tente de la piquer
Scène IV
Justine et Pierre entrent en scène avec le poulet.
YVETTE-HA, bah
! C’est pas trot tôt. On l’fera pour demain c’est dimanche (elle attrape le poulet et le met dans le placard), allez à table.
Yvette sert la soupe à tout le monde, le repas commence, Gaston met du vin dans sa
soupe et fait un bruit énorme quand il aspire dans sa cuillère, Justine fait la gueule. Pierre joue avec une voiture sur la table. Yvette et Antoine mangent sans parler. Yvette met une calotte à Pierre et...
YVETTE-On n’joue pas à table. MANGE ! Il m’énerve celui- là !
Allez presse-toi, tu vas encore être le dernier à table, j'ai pas qu'ça à faire moi.
ANTOINE-Mange, mon gars, j’t’emmène avec moi t’à l’heure, tu monteras sur l’ bourricot.
Pierre se jette sur son assiette.
ANTOINE-Ca sent une drôle d’odeur.
YVETTE-Non ! Mémé ! Elle doit avoir la diarrhée.
Antoine se lève.
ANTOINE-Allez Pierre on y va !
Antoine et Pierre sortent. Gaston se lève à son tour.
GASTON-J’vais traire la fleurette, elle a du lait cette bête, à pas savoir qu’en faire.
Gaston sort. Justine," qui fait toujours la gueule" sort à son tour.
YVETTE-Et qui est-ce qui s’tape
tout ? ! Toujours la même ! HA ! Tu pues la vieille, j’suis sûre que tu l’fais exprès, VIVEMENT QUE TU CRÈVES ! J’en ai marre, c’est pas une vie ! J’me saigne aux quatre veines pour tout l’monde, et moi
j’ai quoi ? DE LA MERDE ! J’en peux plus. (En secouant Augustine) Quand est-ce ce que ça va s’arrêter. HA ! S’il n’y avait pas André... Il y a longtemps que...
AUGUSTINE-Toujours à gémir et à se plaindre, moi
d’mon temps, c’est l’fouet qu’t’aurais pris. MADAME… Et ça s 'prend pour du grand monde, ça s'met du parfum de Paris pour aller à la messe, si tu crois que ça va cacher tes péchés, t’es ben sotte. André, André, tu vas
voir quand mon Antoine y va l’apprendre, y va t’asseoir sur le poêle, comme ça tu l’auras au chaud ton derrière !
YVETTE-Allez, la vieille !
Yvette détache Augustine.
YVETTE-Debout ! J’ai pas l’temps d’faire chauffer d’l’eau.
En prenant une bassine.
YVETTE-J’ vais t’mettre à tremper, ça t’fera passer l’envie.
Scène V
André entre en scène, les cheveux en pétards.
YVETTE-ANDRE ! Ho ! Mon André. (Elle se jette sur lui, le couvre de baisers) Antoine est rentré ! Oh ! Mon amour, qu’est-ce qu’on va faire ?
ANDRE-Ma belle, mon hirondelle, que dis-je ? Ma muse ! Longtemps ma douce, nous avons vécu péché... Heu... Caché... Yvette, mon amourette, mon alouette, ma brouette !
Il la prend dans ses bras ventre contre dos en la secouant. Yvette dans un sursaut se retourne et lui dit :
YVETTE-ENMÈNNE-MOI LOIN D’ICI ! EMMÈNE-MOI À PARIS ! Tu m’avais promis qu’tu m’emmènerais, JE T’AIME !
ANDRE-Ma petite autruche, ma caille, mon petit oiseau si fragile mon petit rouge gorge…
Face à Yvette il plonge le regard dans son décolleté, les yeux pleins d’envie.
YVETTE-Hooo ! ! ! C’est pas l’moment. Et puis arrête de m’prendre pour une basse cour, tout à l’heure, je vais m’mettre à pondre des
œufs ! Emmène-moi tout de suite, fuyons…
Elle sort quelques instants, revient une valise à la main pleine de vêtements qui déborde. Elle pousse Augustine qui tombe dans le fauteuil.
YVETTE-Ha ! Pousse-toi, sorcière !
ANDRE-Attends, il y a ma mère j’l’ai jamais quittée, j’peux pas la laisser toute seule, tu sais qu’elle est très malade. Mon parfum de chèvrefeuille, ma petite fraise des bois,
ma Reine Claude… Il y a ma mère, je ne peux pas la laisser toute seule je ne l’ai jamais quittée.
Yvette, prend André par la main et, dans un dernier élan se dirige vers la porte. Tous les deux tombent nez
à nez avec Antoine.
ANTOINE-Ha ! Les traîtres !
Il prend le fusil accroché au mur, met André en joue.
ANTOINE-Ha ! Tu croyais partir comme ça, on m’a tout raconté ! Je sais tout !
SALOPE !!!
YVETTE-ARRÊTE ! ANTOINE ! ! ! TU VAS FAIRE UNE BÊTISE !
Antoine tourne son fusil vers Yvette.
ANTOINE-Tu veux être la première ? !
YVETTE-NON... ANTOINE. ANTOINE NON.. J’t'en supplie ne m’tue pas !
Les rideaux se ferment, et on entend deux coups de fusils qui claquent.
Vous voulez revoir